A mes dires Nina riait tout en rappelant les chiens, elle prenait son rôle en main de maîtresse d'une meute, ce qui je dois l'avouer me plait énormément.
Elle frisonne légèrement et je peux sentir son tressaillement, sa main glisse lentement sur mon bras, je peux sentir sa chaleur et certaines de ses crispations dessus de ses doigts fins.
D'un ton mesuré elle ordonne un retour au chaud dans le manoir, nous faisons demi tour, les chiens reprenant leurs positions respectives d'encadrement à nos cotés.
Je souris, assez content de les voir évoluer ainsi et de leur travail effectué. Nous gravissons les escaliers, la porte passée, nous nous dirigeons aux cuisines ou normalement dame Germaine doit nous concocter repas et gamelles mijotées.
La tiédeur du lieu, ses arômes envahissent mes narines, quand aux chiens,truffes dilatées, la bave commence à couler, de suite je repense à ce pauvre Maurice qui devra tout nettoyer après le passage de la horde canidé. Il n'a pas fini de maugréer le sieur Maurice pensais-je amusé.
Germaine la brave, Germaine la fidèle, Germaine la courageuse, n'hésitant pas une seule seconde en son antre des délices culinaires, une louche en main voyant les molosses s'approcher, prête à défendre le lieu de son ustensile dérisoire face à eux. La scène est épique et le rire me vient irrésistiblement. La belle Nina me lâche le bras, chose que je regrette déjà en mon fort intérieur
Pas touche vous
Nous regardant, ensemble d'un élan identique nous rions avec Nina.
Non germaine ne craignez rien avec Pandragons ici ils ne bougeront pas
Ares vient la mon beau vient dire bonjour a germaine
Tu sais c’est germaine qui va faire votre gamelle alors faut être bien sage avec elle
Arès, après un bref regard vers moi s’exécute à la demande de Nina, sans trop de mal, queue frétillante il se laisse flatter par le cordon émérite qu'est Germaine aux dires de Nina, chose que je crois aisément à la vue de son embonpoint proéminent, ainsi qu'à la bonne santé des personnes déjà croisées depuis mon arrivée.
Allez le chien vous allez bientôt avoir la soupe
Les oreilles se dressent, le mot soupe fait partie intégrante de leur savoir, voir la partie majeur je dirai vu leurs masses respectives.
Nina me rejoint, ses yeux brillent de mille joies.
Ares ici au pied
Le molosse contre sa volonté de rester aux cotés de Germaine revient, il ne bave plus il dégouline littéralement de salive, laissant quelques traces de son passage sur le sol récuré.
Nina tente avec ses soeurs la même opération, mais celle ci se révèle infructueuse, Athéna et Sekhmet ne bougent pas d'un iota, bien qu’elles aussi salivent plus que d'accoutumé, figées telles des statues de marbre sculptées restent sur leurs positions respectives. En un regard Nina m'interroge.
Sa va être plus durs avec elles je pense
Du chef je fais signe que oui effectivement cela sera moins facile. Tenant Nina par la main, j'avance vers dame Germaine, montrant ainsi un lien affectueux aux deux comparses.
Athéna, Sekhmet ici! assis!
Ne formant qu'une, elles s’exécutent sans se le faire dire deux fois, bien que mon ton soit modéré, l'ordre est formel. Assises elles ne bougent, mais le flair travail en direction de Germaine, l'inspectant ainsi.
Dame Germaine, vous pouvez les caresser je vous prie, maintenant sans craintes.
Germaine de solide constitution, sa louche quand même toujours en sa possession, pose sa main et doucement la passe sur leurs cranes respectifs lentement.
Je regarde Nina.
Tu vois Nina je pense que Arès est plus docile avec toi car il sait que tu es une femme, alors que les deux chipies sont plus du coté masculin et du mien en particulier. Relation des sexes qui doit peut être elle aussi exister chez les chiens je suppose Nina.
Je la regarde dans ses opalines et le rire me vient.
Vois par toi même, ta main en la mienne, je suis presque plus docile aussi.
Mon rire emplit le lieu, tout en faisant un clin d'oeil à Germaine complice par le fait de sa présence, de cette maline plaisanterie envers sa maîtresse....